Parlez nous un peu de vous Mallaury  ?

"Mon vrai prénom est Marie-Laurence.

Je suis née à Lille, le 19 mars 1972, dans une famille dont on peut dire qu'elle était un peu "fouillie". Lille, c'était une étape parmis les nombreux déménagements de mes parents.

Mes parents se sont rencontrés très jeunes. Maman avait 17 ans. Mon père n'était pas souvent avec nous. J'en étais triste car il était vraiment le père Noël pour moi. Son métier de commercial en publicité qu'il exerçait à travers toute la France, le retenait éloigné de la maison deux, trois, quatre mois d'affilée. Mais quand il rentrait, que de fous rires ! Il arrivait les bras chargés de cadeaux pour moi, de fleurs pour ma mère."

Avez-vous des souvenirs du Miel et les abeilles ?

"Le Miel, c'est une grosse équipe. On tourne un épisode par jour, alors forcément, cela devient une vrai famille et comme dans toutes les familles, il y a des rencontres, des départs, de nouvelles arrivées, des joies, des peines.

Les 4 abeilles ont arrêté de jouer vers le 160 e épisode. Chacun avait sa route à suivre.

Il y a eu Romain Jouffroy, le grand mince, maladroit, romantique. Eric Dietrich, qui à remplacé Hervé Noël parti pour faire Multi-Top sur M6. Olivier Vaillant, lui était comédien et galérait dans ce métier depuis 5 ans. Eric Millot était mannequin avant d'entrer dans la série. Josy Laffont, Eugénie, était le personnage de caractère de la série. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Gérard Pinteau jouait le rôle d'Antoine Garnier, mon père dans la série. Cyril Aubin, c'est Johnny, le rocker. Il est arrivé au 30 e épisodes. Il y a eu aussi Désir basteroo, Pierre Deny, Laurence Badie..."

Racontez-nous comment se déroulait une journée de tournage chez AB ?

"Je me lève à 7 h 30, je saute dans mon pantalon, et je prends un taxi. J'arrive là-bas vers huit heures. AB production est située Porte de la Chapelle au Nord de Paris. Le lieu est immense comme un genre d'Hollywood. Les décors de chaque série "Hélène et ..." Les Musclés" " Les filles d'à coté" ect... sont installés en permanence et constituent différent plateaux. Ils sont tous éloignés les uns des autres.

On commence par une répétition de la première séquence puis je vais au maquillage et à la coiffure. Je dois être prête pour 9 h 00. Après le maquillage, on fait une répétition pour la régie, pour voir si tout va bien. Puis moteur ! 1 .2 .3. Action. On tourne les séquences dans les différents décors de la série.

La coupure déjeuner est prévue vers 13 h 30, souvent plus tard. Une heure de pause et on revient vers 15 h. Vers 18 h 00, un énorme buffet nous est servi pour redonner de l'entrain à l'équipe. Vers onze heures, minuit, on rentre se coucher."

Parlez-nous de Jean-luc Azoulay ?

"J.L.A. est le créateur de AB. Je le considère comme mon père professionnel et j'ai pris le parti d'être une fille pour lui. Il porte une attention réelle aux gens qui travaillent avec lui. Dès notre rencontre, je lui est tout raconté de ma vie. Jean-Luc est un psychologue incroyable. Quand il voit simplement un comédien à travers ses écrans de contrôle, sans jamais l'avoir rencontré, il peut dresser un portrait sommaire de son caractère et de sa personnalité."

Et Dorothée ?

"Ah ! Dorothée, elle a bercée mon enfance. Le nombre de baby-sitters que j'ai fait renvoyer parce qu'elle m'interdisaient de regarder RécréA2.

Quand je suis entrée à AB, j'étais donc assez curieuse de connaître Dorothée. Le premier contact a malheureusement été un peu décevant. C'était lors du premier dîner de production de la série. Dorothée y était présente. Pendant toute la soirée, elle m'a fait des remarques désagréables. Comme je n'aime pas la méchanceté gratuite, ça m'a énervée.

Mais j'ai compris plus tard, en la voyant évoluer, que cela ne devait pas être facile pour elle. Jusqu'à présent, avant l'énorme succès des séries et donc de leurs protagonistes, Dorothée était le seul pôle d'attraction à AB, autant professionnellement que dans la vie de J.L.A. Ils s'étaient rencontrés 15 ans auparavant et avait construit ensemble le concept AB durant toutes ces années. Cette association reposait sur la totale disponibilité de Dorothée. J.L.A. avait explicitement demandé de choisir entre sa carrière et sa vie privée. Cela représentait donc un énorme sacrifice, justifié certainement qu'elle a de ce métier.

Et là, avec les séries AB, elle devait se rendre compte qu'elle aurait pu se préserver et accepter moins de chose de la part de J.L.A. Nous avons bénéficiés, nous tous comédiens chez AB, d'une énorme presse, d'une organisation efficace qu'elle avait mis 15 ans à nous préparer en amont. Car sans Dorothée, "HELENE" n'aurait jamais existée. Tout cela avait de quoi la déstabiliser.

Donc après ce diner, j'étais très réservée à son égard. Et puis il y a eu ce 31 décembre 1993 avec Do. Réveillon rock 'n' roll show. Là je l'ai vue travailler pendant 2 jours de 8 h 00 à 2 h 00 du matin. Et j'ai découvert une grande dame.

Une grande professionnelle, d'ailleurs on ne peut pas durer aussi longtemps dans ce métier sans avoir de réelles qualités. Pendant ces 2 jours, elle à toujours été souriante, s'occupant de tout le monde avec la même gentillesse, s'adressant aux techniciens avec courtoisie, ne s'énervant jamais, alors qu'il y avait parfois de quoi. Elle veillait à ce que l'on ne manque de rien. S'il y avait un gros problème, elle le réglait discrètement. A 2 h 00  du matin, elle était toujours aussi fraîche alors que nous, nous étions affalées sur les canapés. Elle passait près de nous et nous disait avec le sourire : "Tenez-vous droit" Quelle leçon !

Depuis son apparition, Dorothée à toujours été critiquée. Mais de toutes façons, ce n'est pas spécifique à elle, on dirait que le succès dérange en France.

Moi, je l'ai vu agir de l'intérieur, et laissez-moi vous dire que ce n'est pas facile. Car on a beau aimer les enfants, pour les supporter presque tous les jours autant d'années, eh bien, CHAPEAU !

Imaginez avec trois cent enfants, chez vous, tous les jours, déjà que 2 ce n'est pas évident. Il y a vraiment de quoi devenir Dingue."